BioMolChem

Une méthode d’évaluation de l’efficacité de produits potentialisateurs ou éliciteurs a été développée au niveau biologique (inhibition de croissance), moléculaire (expression de gènes impliqués dans les défenses) et biochimique (analyses qualitatives et quantitatives des polyphénols).

* Bio :

Le test ultime de l’efficacité des défenses d’une plante est avant tout biologique et se caractérise par sa capacité à limiter, voire stopper le développement d’un parasite. Ainsi, en choisissant des souches de mildiou ou d’oïdium appartenant à différents groupes phénotypiques ou génotypiques, est-il possible d’évaluer l’efficacité d’un Stimulateur de Défense des plantes (SDP) en fonction de la variabilité des bioagresseurs.

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* Mol :

Une plante soumise à une agression et/ou à une stimulation de ses défenses met en oeuvre différents mécanismes, faisant appel à une cascade de signalisation moléculaire, qui conduiront in fine à différents niveaux de protection. Il est possible d’obtenir une vue partielle des défenses mises en place en suivant l’expression de gènes marqueurs impliqués dans ces processus de défenses. Ainsi, le niveau d’expression de 25 gènes de Vitis vinifera impliqués dans les défenses (codant pour des PR-protéines ou des enzymes impliquées dans des voies de signalisation hormonale ou de biosynthèse…) est mesuré par RT-PCR quantitative (RTqPCR).

mol

* Chem :

La vigne est connue pour ses capacités à synthétiser de nombreux polyphénols dont des phytoalexines qui peuvent être impliquées dans la lutte contre les parasites. L’analyse qualitative et quantitative de polyphénols est réalisée par HPLC. Cette méthode a permis d’évaluer l’efficacité de deux phosphonates et d’un analogue de l’acide salicylique, sur différents phénotypes de mildiou de la vigne (sensibles ou résistants aux fongicides – Plasmopara viticola) et différents génotypes d’oïdium (de groupe génétique A ou B – Erysiphe necator).

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Cette approche méthodologique « BioMolChem » a permis d’établir des corrélations entre l’expression de gènes de défense, la présence de certains stilbènes et une efficacité des défenses de Vitis vinifera cv. Cabernet-Sauvignon vis-à-vis de l’oïdium et du mildiou.

Les modifications des patrons d’expression des 19 gènes suivis dans les feuilles de vigne et les profils HPLC de polyphénols révèlent des mécanismes de défense multigéniques et complexes. Ainsi, les réactions de défense de la plante sont-elles modulées, en fonction de l’éliciteur considéré, mais aussi en fonction de la diversité phénotypique et génétique des agents pathogènes contre lesquels elle se défend. Ces défenses se caractérisent par une sur-expression d’un ensemble de gènes de défense et une accumulation de composés phénoliques spécifiques.

Les marqueurs (gènes et molécules) étant identifiés, la méthode « BioMolChem » est actuellement testée in natura et les résultats préliminaires semblent conforter ceux obtenus au laboratoire. Dans des conditions de fortes pressions parasitaires, il serait donc possible de protéger les feuilles et les grappes à l’aide de SDP, et des essais d’association ou d’alternance avec des fongicides conventionnels montrent l’intérêt potentiel de l’emploi des SDP au vignoble.